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III. Le paysage extérieur
Regarde ce couple qui marche lentement. Tandis qu’il enlace sa taille, elle incline la tête sur son épaule amicale. Et ils avancent dans l’automne des feuilles tourbillonnantes et crépitantes… dans le jaune, le rouge et le violet expirants. Jeunes et beaux, ils avancent… ils avancent cependant vers un soir de brouillard de plomb. Une bruine froide et des jeux d’enfants, sans enfants, dans des jardins déserts.
- Pour les uns, ceci ravive de douces et peut-être d’aimables nostalgies. Pour d’autres, cela libère des rêves ; pour d’autres encore, des promesses qui seront accomplies dans les jours rayonnants à venir. Ainsi, face au même océan, celui-ci s’angoisse ou celui-là, réconforté, devient expansif. Et mille autres considèrent étonnés les rochers gelés pendant que d’autres encore admirent ces cristaux taillés à échelle gigantesque, les uns déprimés, les autres exaltés face au même paysage.
- Si un même paysage est différent pour deux personnes, où se trouve la différence ?
- Cela doit se produire avec ce que l’on voit et ce que l’on entend. Prends comme exemple le mot “futur”. Celui-ci se crispe, celui-là reste indifférent et un troisième sacrifierait son “présent” pour lui.
- Prends comme exemple la musique. Prends comme exemple les mots à signification sociale ou religieuse.
- Il arrive parfois qu’un paysage soit réprouvé ou accepté par les multitudes et par les peuples. Cependant cette réprobation ou cette acceptation se trouvent-elles dans le paysage ou au sein des multitudes et des peuples ?
- Entre le soupçon et l’espoir, ta vie s’oriente vers des paysages qui correspondent à quelque chose qui se trouve en toi.
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- Tout ce monde que tu n’as pas choisi mais qui
- t’a été donné à humaniser, est le paysage qui grandit le plus
- lorsque la vie grandit. Par conséquent, que ton cœur ne dise jamais
- « Ni l’automne, ni l’océan, ni les monts gelés n’ont de rapport avec moi », mais qu’il affirme : « J’aime la réalité que je construis ! ».